Les holsters de service modernes intègrent des systèmes de rétention mécanique conçus pour sécuriser l’arme tout en permettant un dégainé rapide. Parmi les plus répandus, Safariland a popularisé les dispositifs SLS (Self Locking System) et ALS (Automatic Locking System), tandis que Blackhawk propose la gamme T-Series basée sur sa technologie innovante du Master Grip. Cet article détaille le fonctionnement de ces systèmes, compare les mouvements nécessaires au dégainé et au rengainé de l’arme, et souligne les différences en conditions de stress. Nous évoquerons également des marques concurrentes (Radar, GK PRO, Vega Holster) qui s’inspirent majoritairement de Safariland, et expliquerons pourquoi le Blackhawk T-Series se passe de dispositif anti-arrachement additionnel. Enfin, nous aborderons l’adoption du T-Series par l’Armée française et les raisons de ce choix.
Système Safariland SLS/ALS
Safariland SLS (Self Locking System)
Le SLS utilise un arceau de sécurité rotatif qui recouvre le chien (pour le SP2022) ou la base de la culasse de l’arme (pour le Glock). Pour libérer l’arme, l’utilisateur doit effectuer deux actions successives : appuyer le pouce vers le bas sur la partie crantée de l'arceau, puis le pousser vers l’avant. Ce mouvement abaisse et fait pivoter l'arceau de sécurité SLS vers l’avant, découvrant la culasse. Une fois le capot dégagé, le pistolet peut être tiré vers le haut hors du holster. Safariland décrit ce geste comme « un tirage plus fluide en un seul mouvement », bien qu’en pratique il nécessite bien deux directions de pression. Durant cette action, la main de tir doit simultanément commencer à saisir la crosse de l’arme pour établir une prise en main sûre.
Safariland ALS (Automatic Locking System)
L’ALS est un mécanisme interne qui se verrouille automatiquement sur l’arme dès l’embavage (rengainé). Il se présente sous la forme d’un levier de pouce placé à l’intérieur du holster, au niveau du pouce fort. Pour dégainer avec un holster ALS, il suffit d’appuyer le pouce vers l’arrière sur ce levier, ce qui libère le verrou interne retenant l’arme (généralement bloqué dans le pontet ou la culasse). Une fois le levier pressé, l’arme s’extrait verticalement d’un seul trait, « sans torsion ni autre mouvement requis ». Sur un holster Safariland Level II, on trouve soit le SLS seul, soit l’ALS seul.
Sur un holster Level III, Safariland combine SLS + ALS : il faut alors désengager l'arceau SLS puis le levier ALS (idéalement d’un geste fluide continu).
Mouvement de dégainé avec SLS/ALS
Pour un holster Safariland ALS/SLS de niveau III, on peut détailler le dégainé en trois temps principaux :
- Pousser l'arceau SLS – Le pouce de la main forte se place sur la crête de l'arceau SLS dès que la main descend vers l’arme. En obtenant la poignée de tir, le pouce appuie vers le bas puis bascule l'arceau vers l’avant d’un mouvement de 45° environ. Ce mouvement déverrouille l'arceau rotatif et le maintient ouvert, découvrant l’arme.
- Déverrouiller le système ALS – Immédiatement après (ou pendant la fin du mouvement SLS), le pouce vient tirer le levier ALS vers l’arrière (vers le corps du tireur) si le holster en est équipé. À ce stade, toutes les sécurités actives sont désengagées. La paume et les doigts entourent fermement la crosse (prise de tir complète).
- Extraction de l’arme – En conservant le pouce appuyé sur le levier (qui maintient les mécanismes ouverts), on tire l’arme verticalement vers le haut jusqu’à la sortie du canon. L’arme est maintenant dégainée et immédiatement prête à faire feu, la main ayant une prise de tir adéquate.
Mouvement de rengainé (re-holstering) avec SLS/ALS
Le rangement de l’arme s’effectue en sens inverse. En Safariland ALS, le simple fait d’enfoncer l’arme dans l’étui réengage automatiquement le verrou interne (on entend un déclic indiquant que l’arme est sécurisée). Avec un système SLS, l'arceaurotatif ne se remet pas en place tout seul : il faut redresser manuellement l'arceau vers l’arrière jusqu’à la position verrouillée. Sur un holster combiné ALS/SLS, l’ALS se verrouille tout seul à l’insertion, mais il conviendra de refermer l'arceau SLS par mesure de sécurité supplémentaire. Cette étape de rengainage est généralement effectuée avec la main faible qui vient rabattre l'arceau pendant que la main forte maintient l’arme enfoncée.
Limites du système Safariland en situation de stress
Bien entraîné, le dégainé d’un Safariland ALS/SLS peut être très rapide. Cependant, en situation de stress intense (adrénaline, motricité fine dégradée), ces gestes multiples peuvent poser problème. Il a été constaté que certains utilisateurs peu aguerris scindent le mouvement en étapes trop distinctes : par exemple, ouvrir l'arceau SLS complètement puis repositionner la main pour extraire l’arme. Cette méthode non fluide est « inefficace car elle ajoute des mouvements inutiles et augmente le temps de sortie de l’arme », en plus de créer un laps de temps où l’arme n’est plus retenue du tout ni contrôlée par la main. En d’autres termes, si l’on appuie sur l'arceau puis qu’on relâche la main avant de saisir la crosse, le pistolet peut être momentanément libre – ce qui « pourrait être désastreux en combat rapproché ou mouvement dynamique ». Sous stress, un agent mal entraîné risque aussi d’oublier l’une des étapes (ex: débloquer l'arceau mais omettre le levier ALS) – l’arme reste alors coincée dans l’étui, générant panique et perte de temps. Ainsi, le système Safariland requiert un entraînement régulier pour que le geste d’appui vers le bas/avant soit instinctif. Malgré cela, il offre une excellente sécurité contre les arrachements et une rétention robuste de l’arme même en cas de lutte, à condition d’être correctement utilisé.
Le Blackhawk T-Series et la technologie du Master Grip
Face aux holsters à étapes multiples, Blackhawk a développé avec la gamme T-Series un système de rétention axé sur la simplicité du geste. Le concept clé est le Master Grip Principle : la configuration du holster est pensée pour que la main du tireur tombe naturellement au bon endroit et puisse saisir l’arme d’un seul geste continu. Concrètement, le T-Series utilise une rétention activée par le pouce qui suit le principe du Master Grip. « Grâce à un mouvement de dégainé fonctionnant selon le principe du Master Grip, l’utilisateur peut entrer en action même dans les circonstances les plus stressantes ». En d’autres termes, le fait de prendre la crosse en main enclenche presque automatiquement le déverrouillage : « en atteignant naturellement l’arme, le pouce atterrit exactement où il faut pour déployer l’arme, le déverrouillage du mécanisme de rétention se fait nautrellement car dans le même mouvement de préhension de l'arme pour son utilisateur ».
Mécanisme de rétention T-Series
Sur les holsters Blackhawk T-Series, on trouve une patte ou palette de rétention discrètement située sur la face interne de l’étui, au niveau du pouce. Cette palette contrôle un verrou qui bloque le pontet de l’arme. Lorsqu’une arme est insérée, un ergot robuste vient s’engager dans le pontet pour la retenir. Pour dégainer, il suffit d’appuyer le pouce vers l’intérieur (contre le flanc de l’arme) en direction du holster, ce qui pivote cet ergot hors du pontet et libère l’arme. Sur les modèles Level 3 T-Series (L3D), un second dispositif de rétention est présent : un arceau de sécurité rigide pivotant qui se place automatiquement derrière la culasse une fois l’arme rengainée, ajoutant une sécurité supplémentaire. Particularité importante : un seul et même appui de pouce suffit à libérer simultanément les deux sécurités. En effet, sur un level 3 deux palettes placées côte à côte se trouve sur la face interne de l'étui, en pressant la première palette avec le pouce celle-ci vient appuyer sur la seconde, déclenchant ainsi à la fois le déverrouillage du pontet et l’ouverture de l'arceau de sécurité par un ressort. Contrairement à Safariland où chaque niveau de rétention demande une action distincte, le Blackhawk T-Series synchronise le tout en un geste unique.
Mouvement de dégainé avec le T-Series
Le dégainé s’effectue naturellement en trois temps fusionnés :
- Master Grip – La main forte descend saisir la crosse de l’arme en adoptant immédiatement une prise de tir complète (master grip). Le long du trajet, le pouce étendu vient se poser sur le mécanisme de déverrouillage de la rétention du holster. Ce positionnement est instinctif, car le holster est conçu pour guider la main : « la main de l’utilisateur atterrit naturellement où elle doit se poser ».
- Pression du pouce et déverrouillage – En serrant la crosse, le tireur exerce une pression du pouce vers l’intérieur du holster (c’est-à-dire latéralement contre l’arme) exactement comme s’il finalisait sa prise en main. Ce simple appui actionne le mécanisme interne : le verrou du pontet se rétracte sous l’effet du levier. Sur un modèle Level 3, la pression du pouce libère en même temps l'arceau de sécurité qui saute alors hors du chemin de la culasse. À ce stade, toutes les rétentions sont neutralisées en un seul geste continu.
- Extraction de l’arme – Tandis que le pouce maintient le levier enfoncé, l’arme est tirée franchement vers le haut. Grâce à la conception “Speed Cut” de l’étui (ouverture biseautée), l’arme sort sans accroc ni friction notable. Le dégainé est ainsi extrêmement fluide, la main se retrouvant directement en position de tir. Blackhawk a optimisé l’intérieur du T-Series avec un revêtement à faible friction et anti-bruit, rendant la sortie « lisse, sans effort et silencieuse ».

Mouvement de rengainé avec le T-Series
Le rengainé sur un Blackhawk T-Series est tout aussi simple. Il suffit d’engager le pistolet dans l’étui jusqu’au clic indiquant que le verrou interne a saisi le pontet. Sur un modèle Level 2, l’arme est aussitôt sécurisée. Sur un modèle Level 3, l'arceau de sécurité rotatif se referme ensuite manuellement. Dans la pratique, en poussant l’arme dans l’étui, votre index ou le dos de la culasse va repousser l'arceau de sécurité et celui-ci va se verrouiller de lui-même derrière l’arme dès qu’il est complètement enfoncé. Le tireur n’a donc pas de geste supplémentaire à effectuer pour activer une sécurité externe. Il est recommandé de tirer légèrement sur l’arme après rengainage pour vérifier qu’elle est bien retenue, mais aucun arceau de sécurité ou bouton manuel n’a besoin d’être manipulé. Le T-Series allie donc la rapidité du “dump holster” (rengainage instantané) à la sécurité d’un verrouillage automatique.
Avantages du Master Grip en conditions de stress
Le principal atout du système T-Series est qu’il suit l’intuition naturelle du tireur. Sous adrénaline, il n’y a qu’un seul geste réflexe à faire – prendre son arme comme d’habitude. Si la main parvient sur la crosse, l’arme pourra être dégainée. Les tests ont montré que « grâce au Master Grip, on peut réagir même dans les situations les plus stressantes ». L’utilisateur n’a pas besoin de penser à déverrouiller un dispositif : la pression du pouce fait partie intégrante de la prise en main. Cela réduit le risque d’erreur ou d’oubli en urgence. De plus, le fait d’avoir dès le départ une prise de tir complète améliore la sécurité : on ne sort jamais l’arme avec une prise hasardeuse. À la différence de certains anciens holsters (ex: le Blackhawk SERPA où il fallait appuyer avec l’index), le T-Series garde le doigt hors du pontet et emploie exclusivement le pouce, qui est plus sûr et plus instinctif pour ce genre de manipulation.
Dispositifs anti-arrachement : approche Safariland vs Blackhawk
Un holster police oumilitaire doit non seulement permettre au porteur de dégainer rapidement, mais aussi empêcher un individu malveillant de s’emparer de l’arme. C’est pourquoi de nombreux étuis intègrent des dispositifs anti-arrachement (anti-snatch). Historiquement, Safariland a mis au point des accessoires comme le Sentry ou le Hood Guard, qui ajoutent un verrou empêchant l’abaissement du capot SLS par une tierce personne. Par exemple, le Sentry est un petit bouton de sûreté qu’on peut installer sur un holster SLS pour bloquer le capot en position fermée (niveau IV de rétention). De même, d’autres fabricants ont adopté des systèmes similaires en complément du « pont basculant ». L’idée générale de ces anti-arrachements additionnels est de retarder ou compliquer l’ouverture du holster par quelqu’un d’autre que le porteur légitime.
Le Blackhawk T-Series, lui, a été conçu dès l’origine pour se passer d’un anti-arrachement additionnel. Son mécanisme intégré joue déjà ce rôle de protection. D’une part, l’ergot de verrouillage du pontet retient solidement l’arme tant que le levier n’est pas pressé – un assaillant tirant sur la poignée ne fera qu’engager davantage le verrou. D’autre part, le levier de déverrouillage lui-même est camouflé et orienté de sorte à être difficile d’accès pour un agresseur : « il ne peut être actionné que par le dessus », c’est-à-dire par le pouce du porteur dans le bon angle. Un individu en face ou venant de côté ne trouvera pas aisément ce levier, protégé par la paroi du holster et le corps du tireur. Enfin, sur les versions Level 3, l'arceau de sécurité ajoute une barrière supplémentaire : elle couvre le marteau ou la culasse, compliquant l’extraction de l’arme si le levier n’est pas enfoncé. Contrairement au capot SLS (qui pourrait théoriquement être saisi et abaissé par quelqu’un se jetant sur vous), l'arceau du T-Series n’a pas de prise apparente : elle est automatiquement maintenue par le mécanisme interne et ne pivote librement que si le pouce du porteur l’a déclenchée.
En résumé, le holster T-Series “fait le job” tout seul en cas de tentative d’arrachage : pas besoin de bouton de sûreté additionnel. Cette intégration se traduit par une simplicité d’utilisation – pas de manipulation en plus à gérer pour le porteur – tout en offrant un niveau de sécurité élevé contre les retraits non autorisés. Safariland et les approches similaires (Radar, GK, Vega) misent sur la multiplication des obstacles (arceau, verrou ALS, sûreté additionnelle) pour dissuader l’adversaire, là où Blackhawk mise sur un obstacle invisible : un mécanisme interne intelligent, couplé au fait que seul un mouvement très spécifique (le Master Grip) libère l’arme.
Autres marques (Radar, GK PRO, Vega Holster) : similitudes avec Safariland
Plusieurs autres fabricants de holsters professionnels se sont inspirés du système Safariland pour leurs étuis à rétention. Par exemple, l’italien Radar 1957, le français GK PRO ou l’italien Vega Holster proposent des modèles à niveaux II ou III reposant souvent sur un pont basculant actionné par le pouce, couplé à un éventuel verrou interne. Le holster GK Pro “port medium” décrit dans son catalogue présente « une rétention mécanique par pont basculant… il suffit d’une pression du pouce pour faire tourner le système et le débloquer », ce qui rappelle très clairement le SLS de Safariland. De même, Radar a des modèles à capot pivotant et/ou à verrou index selon les déclinaisons, mais la philosophie générale reste : plusieurs sécurités mécaniques que l’utilisateur doit connaître et désengager d’un geste entraîné. Ces systèmes offrent une excellente rétention (certains holsters Radar montent jusqu’au niveau 4 ou 5 avec des sécurités additionnelles), et ont l’avantage d’être familiers pour qui a déjà utilisé Safariland. En contrepartie, ils en partagent aussi les contraintes : apprentissage indispensable pour acquérir le geste, et risque de "fumble" (raté) si mal exécuté en urgence.
Notons que Vega Holster, autre marque répandue en Europe, propose également des holsters niveau II/III à capot pivotant. L’ergonomie et la qualité de fabrication varient, mais l’idée reste majoritairement de reprendre l’approche Safariland qui a fait ses preuves. Blackhawk, avec le T-Series, fait figure d’alternative en proposant une rupture technologique (retour au “one point release” – une seule action pour tout déverrouiller).
Il convient de préciser que chaque système a ses adeptes : certains professionnels préfèrent la sensation de “verrou mécanique” du Safariland et assimilés (ils sentent le capot qu’ils actionnent et le remettent manuellement, ce qui peut rassurer psychologiquement), tandis que d’autres plébiscitent le gain de vitesse et la simplicité du T-Series. Le choix dépend aussi de la politique de chaque service : formation existante, matériel déjà en stock, etc.
Adoption du Blackhawk T-Series par l’Armée française
En 2019-2020, l’Armée française a lancé un vaste programme de modernisation de son armement de poing, aboutissant à l’adoption du pistolet Glock 17 Gen5 pour remplacer le PAMAS G1. Qui dit nouvelle arme dit nouvel étui : la DGA (Direction Générale de l’Armement) a testé plusieurs holsters disponibles sur le marché afin d’équiper plus de 75 000 militaires. À l’issue des essais, c’est le Blackhawk T-Series L3D (niveau 3, duty) qui a été retenu comme étui réglementaire pour le Glock 17. Ce choix a pu surprendre, car il s’est porté sur un fabricant américain plutôt que sur une solution française ou déjà utilisée localement. Cependant, plusieurs raisons expliquent l’adoption du T-Series par les forces françaises :
- Ergonomie et rapidité sous stress : Les évaluations de la DGA portaient en partie sur la « facilité d’utilisation par l’utilisateur » (user-friendliness) en conditions exigeantes. Le système à déverrouillage par le pouce du T-Series a convaincu par sa simplicité intuitive. Même sous stress, le geste restait efficace et naturel, permettant aux militaires de sortir l’arme rapidement « en une seule action fluide ». C’était un critère crucial pour augmenter la réactivité en situation de combat.
- Sécurité et rétention : Le niveau de rétention III du modèle choisi apporte une sécurité maximale (verrou pontet + sangle), nécessaire en contexte militaire où les soldats peuvent évoluer au corps-à-corps. L’absence de dispositif extérieur visible (pas de sangle à détacher manuellement) réduit les risques d’arrachement par un adversaire en mêlée. De plus, l’index n’intervient pas dans le dégainé, ce qui évite les accidents de tir réflexe. La fiabilité du verrouillage a dû être éprouvée lors des tests de la DGA, validant le fait que l’arme ne sort pas inopinément même en cas de chute ou de course (points sur lesquels Blackhawk a mis l’accent).
- Innovation et durabilité : Le T-Series a été présenté comme un holster de nouvelle génération, combinant un exosquelette en polymère renforcé très robuste et une doublure interne anti-friction et anti-bruit. Ce design bi-matière offre à la fois la résistance aux chocs/extérieurs et la protection de l’arme (réduction de l’usure et du bruit). Josh Waldron, président de Blackhawk, a souligné que la sélection française « valide l’innovation et la durabilité » de ce holster. Pour l’Armée, choisir un étui capable de résister à des conditions extrêmes (sable, pluie, chocs) était indispensable. Le T-Series répond à ces exigences avec des matériaux « ultra résistants, performants quels que soient les éléments ».
- Modularité et adaptation : Le contrat comprenait différents accessoires de port. Le T-Series L3D est fourni avec plusieurs systèmes de fixation (passant de ceinture, interface MOLLE, plaque de cuisse) utilisant le Blackhawk Quick Disconnect. Cette modularité a sans doute pesé, permettant aux soldats d’adapter l’étui à leur configuration (gilet pare-balles, ceinturon, etc.) sans changer de holster. De plus, le T-Series est compatible avec des versions à lampe tactique ou visée point rouge, offrant une évolution possible si l’armée équipe ses pistolets de tels accessoires.
En somme, l’Armée française a opté pour le Blackhawk T-Series en raison de son efficacité opérationnelle (dégainé rapide et instinctif, adapté au stress du combat) et de sa sécurité intrinsèque (rétention robuste sans sacrifier la réactivité). Le fait que ce holster réponde aux besoins spécifiques (robustesse, silence, modularité) et surpasse les alternatives locales en a fait le candidat idéal lors de l’appel d’offre. C’est un vote de confiance envers la technologie Master Grip, désormais éprouvée sur le terrain par les forces françaises.
Tableau comparatif des systèmes Safariland SLS/ALS vs Blackhawk T-Series
Pour récapituler les principales différences, le tableau ci-dessous compare point par point les systèmes de rétention Safariland SLS/ALS (et similaires) et Blackhawk T-Series :
Critère | Safariland SLS/ALS (et similaires: Radar, GK, Vega) | Blackhawk T-Series (Master Grip) |
---|---|---|
Niveaux de rétention | Niveau II : SLS (capot rotatif) ou ALS (levier interne). Niveau III : combinaison SLS+ALS (+ éventuel Hood Guard/Sentry pour niv. IV). | Niveau II : Verrou interne au pontet. Niveau III : verrou pontet + sangle pivotante automatique (les deux gérés par le même levier de pouce). |
Geste de dégainé | Multi-actions : Doit pousser le capot vers le bas puis vers l’avant (SLS). Si ALS présent, doit actionner le levier en plus. Nécessite un mouvement coordonné du pouce + saisie de la crosse. Entraînement requis pour combiner en un geste fluide. | Une seule action : En saisissant l’arme, le pouce appuie vers l’intérieur sur un levier discret. Ce même geste libère toutes les sécurités. Le dégainé se fait d’un trait, en conservant la prise de tir. |
Prise en main (Master Grip) | Prise en main possiblement décomposée : risque de repositionner la main après avoir ouvert le capot si mal entraîné. L’arme peut sortir avec une prise incomplète si l’utilisateur se précipite (doit réajuster sa poigne après dégainé). | Prise en main totale immédiate : le holster est conçu pour forcer une prise de tir complète dès le départ. Pas de repositionnement nécessaire après sortie – moins de risque d’échapper l’arme ou de tirer mal ajusté. |
Vitesse de dégainé | Rapide si bien maîtrisé, mais peut être ralenti par la nécessité de deux mouvements. Sous stress, des fractions de seconde peuvent être perdues si l’on n’appuie pas correctement ou assez fort sur le capot/levier. | Optimisé pour la vitesse : selon les essais, aussi rapide voire plus qu’un holster sans rétention grâce à l’angle d’extraction et l’absence de gestes superflus. Très constant même sous stress (geste instinctif). |
Rengainé (reholstering) | Semi-automatique : L’ALS se reverrouille dès insertion (clic audible). Le capot SLS doit être remis manuellement en position haute pour sécuriser complètement. Demande une action de la main faible pour refermer le holster après avoir rangé l’arme. | Automatique : En insérant l’arme, le verrou interne attrape le pontet (auto-lock). Sur L3, la sangle pivotante se remet en place d’elle-même (par ressort) une fois l’arme enfoncée. Pas de sangle à attacher ou de bouton à basculer manuellement – l’étui est “self-locking”. |
Protection anti-arrachement | Externe/supplémentaire : Le capot SLS fait déjà office d’anti-arrachement (dissimule la culasse). Des accessoires en option (Sentry, etc.) peuvent bloquer le capot pour empêcher toute ouverture non désirée. Holsters similaires (GK, Radar) intègrent parfois un bouton de sécurité en plus. | Intégrée : Le mécanisme ne peut être désengagé que par le bon angle de pouce (très difficile d’accès pour un adversaire). Pas de lanière exposée à saisir : la rétention repose sur un verrou interne invisible. Cela rend un arrachage brutal quasi impossible sans actionner le levier. |
Complexité / Formation | Demande une formation initiale poussée et des révisions régulières pour garder le geste naturel, surtout avec SLS+ALS (plusieurs actions coordonnées). En cas de changement de holster (marque similaire), l’entraînement est transposable car principe répandu. | Prise en main rapide : formation simplifiée car le geste reprend celui de dégainer sans sécurité, en ajoutant le réflexe du pouce. Moins de risques d’erreur de manipulation (geste intuitif). Par contre, changement notable pour les habitués des systèmes à capot – nécessite de désapprendre les mouvements inutiles. |
Matériaux & conception | Étuis en polymère épais (SafariLaminate ou Boltaron/SafariSeven selon modèles) éprouvés, avec vis de friction pour ajuster la rétention passive. Design plus volumineux souvent (notamment les modèles SLS). | Étui bi-matière : coque nylon/fibre rigide + intérieur polymère doux. Moins de friction et bruit réduit au frottement. Forme profilée plus compacte (dépourvue de large capot externe), notamment sur versions L2C compactes. |
Adoption et usages | Largement adopté par les forces de l’ordre du monde entier depuis des décennies. Devenu un standard (police, gendarmerie, etc.), nombreuses variantes disponibles (port haut, bas, avec lampe…). Autres marques proposent des alternatives similaires, ce qui facilite l’intégration. | Nouvelle génération en expansion : adopté par l’Armée Française (75 000 exemplaires), par certaines polices (ex: Police Fédérale belge). Monte en popularité grâce à ses avantages en intervention. Disponible en versions duty (L2D, L3D) et compact (L2C) pour port discret ou civil. |
Principales différences entre un holster à rétention Safariland SLS/ALS et un holster Blackhawk T-Series. En résumé, le Safariland privilégie la rétention maximale via des dispositifs externes (au prix d’un geste technique plus complexe), tandis que le Blackhawk T-Series vise la simplicité d’usage sans compromettre la sécurité grâce à un mécanisme innovant.